CONSEIL MUNICIPAL. Hier, majorité et opposition ont échangé leurs vues sur les priorités en matière de budget, d'investissement et d'actions sociales. Le débat a bien eu lieu
Lors de la séance du conseil municipal consacré au débat d'orientations budgétaires, il y a quelques semaines, l'opposition menée par Alain Veyret avait quitté la salle, laissant la majorité battre la mesure à sa guise.
Hier soir, lors du vote du budget primitif 2009, le débat a occupé la place. Enfin, aurait-on envie de dire... Après, le maigre public présent (et peut-être des internautes insomniaques) n'est pas tombé de son assise devant les arguments avancés par les uns et les autres, retrouvant plutôt le ton et les assauts déjà usés pendant la campagne.
Pour autant, la municipalité Dionis présentait son premier vrai budget, donnant ainsi la mesure de ce qu'elle souhaite engager sur la durée de son mandat avec ses choix et ses méthodes. Le maire, Jean Dionis du Séjour ouvrait la séance en avançant les contours de ce budget. « Un budget de 62,1 millions d'euros, avec un endettement de 17 millions d'euros, un encours de dette sur l'épargne brute de 5,7 années, un taux d'épargne brute de 9,5 %. Notre volonté, sur ce budget a été de poursuivre notre maîtrise des dépenses de fonctionnement engagée en 2008 tout en tablant sur un bon rythme d'investissement de l'ordre de 7 millions par an. »
Maîtrise des dépenses
Et son premier adjoint, Bernard Lusset d'aller un peu plus loin dans la démonstration : « De budget primitif à budget primitif, la masse salariale nette diminue globalement de près de 3 % entre 2009 et 2008. Cette économie inédite a pu être réalisée en mettant à profit les départs à la retraite et en utilisant des redéploiements d'effectifs. Résultat, le budget consacré au personnel municipal (21 millions d'euros) est parfaitement stable et ce, malgré l'augmentation générale de la rémunération des fonctionnaires et la création de nouveaux services comme celui consacré aux conseils de quartiers (5 personnes) et celui à venir de la vidéosurveillance. Enfin et surtout dans ce contexte de crise alors que nous aurions pu trouver de nombreuses raisons pour céder à la tentation, nous avons eu la volonté de ne pas étrangler les Agenais et donc de laisser les taux d'imposition inchangés, quand nos prédécesseurs les ont augmentés sur la durée de leur mandat de 27 %. »
Le coup est porté, le débat ouvert et le retour ne se fait pas attendre. Alain Veyret et Alain Bédouret, reprennent la pique sur les impôts rappelant que si la ville d'Agen n'augmente pas directement ses impôts, « elle pèse sur les budgets des Agenais par les augmentations des taxes communautaires comme la taxe d'enlèvement des ordures ménagères qui subit une augmentation de 20 % et qui contrairement à la taxe d'habitation, dont les personnes les plus en difficulté sont exemptes, touche tout le monde, y compris les personnes vivant ne HLM. Idem pour les surtaxes sur l'eau et l'assainissement qui elles aussi vont croître respectivement de 3 % et 20 %. »
Deux visions sur le social
Sur le chapitre de la gestion du personnel, les échanges ont été également vifs. L'opposition regrettant que les économies se fassent en ayant recours à de l'emploi précaire quand l'ancienne municipalité « s'est employée à les titulariser. » Et Jean Dionis de répliquer dans un brouhaha général : « Et en titularisant ainsi vous avez privé les frères et les soeurs de ces personnes d'avoir eux aussi droit à un tremplin par l'insertion ! » Des mots qui lui valurent le qualitatif « d'exploiteur » servi par Alain Veyret.
Au chapitre de l'investissement, alors que la gauche regrettait que certains projets tels que la vidéosurveillance n'aient pas été remis à demain pour « plutôt engager un soutien au niveau du social dans une période de crise totale », la droite reprochait à l'ancienne majorité son inactivité en la matière pendant sept ans. « Vous avez opté pour une gestion sociale pépère ! Nous ne sommes pas sur cette dynamique. Nous avons des engagements nous les tiendrons et nous en rendrons compte chaque année aux Agenais. »
La partie s'est conclue sur le vote. L'opposition a voté contre ce budget primitif 2009, mettant une dernière fois en garde la majorité contre une éventuelle croissance de l'endettement, à venir.
Auteur : Valérie deymes / Samedi 04 Avril 2009, Sud Ouest
Légende Photo : Jean Dionis du Séjour a engagé une partie de ping-pong verbal mais également de vues avec l'opposition. (photo jean-louis borderie)
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