Polémique. Divergence de vues entre Thierry Hermerel et Maïté Alonso sur la politique sportive.
La politique de sélection sportive à l'inscription à l'école de football du SUA avait provoqué une levée de bouclier chez les parents des gamins que le club a refusé de reprendre pour la saison à venir (notre édition de jeudi). En réponse à ces protestations, le président du SUA foot, Thierry Pellicier, assumait dans nos colonnes ce nouveau mode de recrutement, dicté selon lui, tout à la fois par l'impossibilité de satisfaire toutes les demandes et dans le même temps par la volonté de recruter les meilleurs : « Notre objectif est d'avoir des équipes de jeunes au niveau de notre équipe fanion, c'est-à-dire national et aussi former des jeunes pour venir nourrir, à terme, cette équipe 1 ».
Une politique qui n'est pas du goût de l'ancienne adjointe au sport d'Alain Veyret, Maïté Alonso : « Je suis intervenu à ce sujet lors du dernier conseil municipal, au moment du vote de la subvention de la ville au SUA foot. J'ai clairement dit que nous n'étions pas d'accord pour verser une subvention de plus de 71 000 € à un club qui refusait l'inscription de petits Agenais. J'avais cru comprendre que le maire, Jean Dionis, semblait partager mon avis… »
L'actuel adjoint aux sports, Thierry Hermerel, lui, au moins, ne le partage pas : « Le SUA foot est un club méritant, qui fournit un gros travail et qui mérite qu'on soutienne ses bénévoles plutôt que d'entretenir des polémiques là où il n'y en a pas. En tant que municipalité nous ne nous immisçons pas dans la politique sportive des clubs. Nous sommes dans l'accompagnement et dans l'aide aux moyens ».
« priorité au sport de masse, pas à l'élite »
Là où Thierry Hermerel voit un club victime de son succès et refuse de parler de démarche « élitiste », alors même que l'objectif est finalement revendiqué par les dirigeants du SUA foot, Maïté Alonso, elle, entre aussi dans le débat de la politique sportive de la ville : « Avec Alain Veyret nous avons toujours défendu l'idée qu'une municipalité était d'abord là pour aider le sport de masse et son accès au plus grand nombre. La ville n'est pas là pour aider le sport d'élite en priorité. Elle peut l'accompagner mais cela ne doit pas se faire au détriment du sport de masse. Le président Pellicier assure que des partenariats sont en place avec des clubs comme Pont-du-Casse et Foulayronnes pour accueillir les jeunes qui ne peuvent plus jouer au SUA foot. Mais est-ce que ces communes participent au budget du SUA ? Et y a-t-il des solutions de transports pour amener les petits Agenais vers ces clubs ? Il n'est pas normal que des Agenais soient priés d'aller jouer ailleurs au regard des subventions versées par la ville et de la mise à disposition des terrains qui lui appartiennent ».
Un point sur lequel majorité actuelle et passée se rejoignent, c'est celui d'une politique sportive à l'échelle de l'agglomération : « A l'avenir on ne pourra pas tous mettre en place des clubs d'élite, cela coûtera trop cher à nos communes ; On peut très bien envisager que sur notre agglomération, par exemple, le rugby d'élite soit basé à Agen, que le pôle football soit à Boé-Bon Encontre, etc. »
Même constat partagé par Thierry Hermerel : « Le président Serge Lafon avait tenté de créer un grand club en fusionnant le SUA et Boé Bon Encontre. cela n'avait finalement pas pu se faire, mais je crois véritablement que c'est une solution d'avenir. Car il y a véritable stade de foot à créer sur l'agglomération et le complexe de la rue de Lille (N.D.L.R. siège du SUA foot) est déjà à améliorer ».
Publié le 26 Juillet 2008 à 12h20 | Auteur : Jérôme Schrepf - La Dépêche du Midi
Commentaires