Après un conflit qui aura duré 3 mois entre la structure et la mairie, c'est donc Pierre Chollet qui succède à Dominique Renard à la présidence
Ouf ! de soulagement pour les soixante-dix salariés (des contrats aidés dans la plupart des cas) de la Régie de quartier qui se disaient « pris en otages » dans un conflit qui les dépassait.
C'est donc le happy-end - en tout état de cause, cela y ressemble fort- dans le feuilleton de série B qui opposait depuis trois mois cette structure d'insertion et la nouvelle équipe dirigeante de la ville. Sans surprise, Pierre Chollet, adjoint du maire Jean Dionis, plus spécialement chargé de la vie des quartiers, a été élu à la présidence par le conseil d'administration (19 membres) en remplacement de Dominique Renard, ex-élu Vert de l'ancienne majorité municipale conduite par Alain Veyret.
Sagesse. Une élection qui s'est jouée dans un fauteuil, à l'unanimité moins une voix. « Une voix qui n'est pas la mienne », jurait hier soir Dominique Renard dans un éclat de rire.
Petit rappel des derniers épisodes : cette guéguerre de succession avait bien failli dégénérer en guerre de sécession, Jean Dionis menaçant les mutins de créer de toutes pièces une sorte de Régie-bis. Le torchon brûlait et nulle part, on ne voyait poindre de drapeau blanc. Au point que, au début du mois de juillet, le juge des référés du tribunal administratif de Bordeaux avait eu à examiner une plainte de Dominique Renard. Le président encore en exercice accusait la mairie de vouloir faire main basse sur la Régie et de lui couper les vivres en résiliant les contrats passés avec la Ville.
Cette affaire est finalement restée sans suite, la mairie ayant jugé préférable de faire marche arrière et de rouvrir les négociations.
Précarité. La sagesse a donc prévalu après un interminable bras de fer à multiples rebondissements et à suspense. Car la suppression de ces marchés, effectués majoritairement pour le compte de l'Office HLM Agen-Habitat, et qui concernent en particulier l'entretien des espaces verts et le nettoyage des cages d'escaliers d'immeubles, risquait à terme d'entraîner une quarantaine de licenciements de personnes déjà en grande précarité.
Une situation jugée inacceptable aussi bien par la mairie que par la Régie de quartier. À noter que ce double partenariat avec la mairie et Agen-Habitat représente 60 % des parts de marchés de la Régie. Son budget annuel serait en progression constante, de l'ordre de 25 % à 50 %, et atteignait en 2007 la somme de 1,5 million d'euros.
Ce dénouement à l'arraché s'appuie sur un protocole de transition en trois points, une sorte de « gentlemen agreement ». Selon Pierre Chollet, il s'agit, primo, de mettre en place des modalités de gouvernance et d'administration pour une période de six mois ; deuzio, de respecter et de préserver les postes de salariés ; tertio, de faire prendre à la structure un virage adapté aux besoins des publics concernés.
« La Régie, souligne son nouveau président, a connu une croissance forte en termes de budget et d'effectifs. C'est ce développement extrêmement rapide qu'il va falloir à présent gérer. »
Mais avec quel directeur ? Les dés seraient jetés concernant le sort d'Abdelhami Toumi qui accepterait un « deal » négocié avec la mairie. A ce propos, il n'est pas du tout certain que son successeur s'appelle Jean-Paul Larrat. Ce lieutenant de Jean Dionis aurait simplement reçu pour mission d'étudier la création d'une antenne de la Régie dans le quartier Nord d'Agen. À suivre, donc…
Publié le 30 juillet 2008 - Sud Ouest
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