Le nouveau président de l'association d'opposition Agen Demain prépare son projet pour les municipales.
Aux dernières législatives, celui qui était président de la section PS d'Agen, section soutenant la candidature d'Alain Veyret quand le bureau national réservait la circonscription à une femme, remettait sa démission. Aujourd'hui, Jon Garay, toujours militant PS néanmoins, réapparaît avec une casquette de président : celle de l'association d'opposition municipale Agen Demain, jusqu'alors présidée par Jean-Marie Houdusse. Et du fait de la démission de Michèle Laurrissergues, fait son entrée au Conseil municipal dans l'opposition.
« Sud Ouest ». Faut-il voir dans ces nouvelles responsabilités une façon pour l'ex-président de la section PS d'Agen de se faire entendre autrement ?
S'il n'est plus président de section, Jon Garay entend toujours s'investir au sein du Parti socialiste. « J'ai fait acte de candidature pour le conseil fédéral et la commission administrative du bureau fédéral.» Et comme on pouvait s'en douter suite au positionnement de la section agenaise et de son président d'alors aux législatives derrière Alain Veyret, Jon Garay ne soutiendra pas la candidature de Jean-Louis Coureau au poste de premier secrétaire fédéral. Son vote se portera sur Matthias Fekl, le député du Marmandais.
Jon Garay. Ça n'a rien à voir. Je me devais de démissionner de la présidence de la section puisque celle-ci allait à l'encontre des décisions nationales. Aujourd'hui, je soutiens celle qui a pris ma succession, Fabienne Eyssalet. S'agissant d'Agen Demain (1), voilà deux ans déjà que Jean-Marie Houdusse désirait passer la main pour des raisons liées à sa vie personnelle. Nous lui avions demandé d'attendre que les législatives soient passées. C'est fait. Les municipales, c'est dans un an et demi, il faut enclencher le débat et le politiser. Je suis intéressé par ce challenge, c'est pourquoi j'ai accepté la présidence de l'association.
Les élections municipales sur Agen vous intéressent au point de mener vous-même une liste ?
Non, mais je ne serai pas absent des municipales. La vocation d'Agen Demain est de faire travailler les militants et sympathisants de gauche sur un projet municipal. Le leader charismatique viendra par la suite ou s'imposera naturellement.
Est-ce que ce leader pourra venir de l'extérieur de l'association, sachant qu'Alain Veyret en fait partie ?
Tout à fait. Je répète que ce n'est pas la vocation d'Agen Demain de monter une liste.
Comment l'association va-t-elle travailler pour préparer ce projet municipal ?
Nous allons à la rencontre des Agenais, au porte-à-porte afin de déterminer quelles sont leurs attentes sociales et économiques. Bien évidemment, nous sommes ouverts aussi aux citoyens de l'agglomération qui ont des choses à dire sur Agen. De là, nous tirerons les grandes lignes d'un projet s'articulant autour de plusieurs points. Notre ambition est de rendre Agen aux Agenais.
Pourquoi ? Vous pensez qu'ils en sont dépossédés ?
D'une certaine manière, oui. Aujourd'hui, la ville est coupée en quatre avec cette partie piétonne en plein milieu. Même si le boulevard piéton est une bonne idée, son caractère piéton n'aurait pas dû être permanent mais limité à certains moments de la semaine. Là, il partage le centre-ville en des secteurs qui n'ont pas les mêmes chances économiques. D'autant que désormais cette portion piétonne centralise toutes les animations culturelles. Même les concerts d'été de l'office de tourisme ont quitté la place de la Mairie pour s'y installer. Résultat : nombre de commerces du haut du boulevard et des rues adjacentes sont en souffrance.
Quelles sont d'ores et déjà les priorités qui vous viennent à l'esprit pour la ville ?
Le logement social ! Au regard de la crise que nous vivons, et il y a peu de chances que la tendance s'inverse d'ici 2014, il faudra des logements pour de faibles revenus. Après, je crois qu'il faudra faire des choix et renoncer à certains projets, faute de finances suffisantes. L'actuel maire a endetté la ville… Et l'équipe qui lui succédera devra subir ce lourd héritage.
Vous avez été adjoint d'Alain Veyret lors des trois dernières années de son mandat municipal, en charge du commerce. Que pensez-vous de l'Agence du commerce mise en place par l'équipe de Jean Dionis du Séjour ?
C'est une bonne idée, car le commerce du centre-ville est en souffrance et ça ne va pas s'arranger avec la zone d'activité Lamothe-Magnac. Maintenant, j'attends de voir le bilan de cette agence…
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