Tapie : réhabilitation revue et corrigée
On se souvient que lors du deuxième conseil municipal, le ton était légèrement monté quand l’instance avait abordé le projet de renouvellement urbain de la cité Tapie-Mondésir porté sur les fonts baptismaux par la municipalité Veyret.
Jean Dionis avait dénoncé un projet trop coûteux et annoncé son intention de le redimmensionner. Jeudi, il avait convié le préfet, Lionel Beffre, à visiter le quartier pour lui expliquer sa vision du projet, revisité sauce « JDDS ». Accompagnés de Pierre Chollet, conseiller général d’Agen-Centre, et des partenaires d’Agen-Habitat notamment, les deux personnalités ont quadrillé le site, visité des appartements, en particulier ceux du fameux bâtiment A.
L’argument de campagne du candidat à la mairie était que les habitants de cet immeuble ne voulaient surtout pas qu’on le démolisse mais qu’on le rénove. Ce que Monique Beroumesque et Jean-Marie Olivier, résidents, ont affirmé devant le préfet. « Nous désirerions que l’on nous change les fenêtres, car elles ont une mauvaise isolation, puis la chaudière. Il faudrait la mettre ailleurs que dans la cuisine. Nous sommes bien ici » affirme Monique en montrant le panorama sur un fond de quartier Toussaint.
Même son de cloche en descendant l’escalier. A l’entresol, deux dames s’inquiètent : « On ne veut pas partir nous, surtout pas, monsieur le maire ». On les rassure.
ET MAINTENANT ?
Nouvelle visite d’un autre immeuble, préalablement destiné, lui aussi à la démolition. D’un balcon au 4e étage, vision d’un autre secteur de la cité, les petites maisons, les impasses…
Petit crochet par le « Petit Tapie », l’épicerie de quartier, où le maire vient acheter des bonbons de temps en temps, parait-il. Deux mots avec la gérante pour lui rappeler que le projet futur l’obligera à déménager juste un peu plus loin dans un local neuf. Deux ou trois poignées de mains serrées à quelques personnes âgées assises sur un banc, deux phrases échangées avec des jeunes et le groupe s’enfourne dans le centre social pour un séance de travail à huit-clos.
Qu’en sortira-t-il ? Actuellement, sur les 250 logements, 153 sont vacants, deux immeubles entièrement vides d’occupants (en prévision des démolitions). Les travaux prévus dans le projet Veyret auraient dû commencer bientôt, pour ce qui est appelé « Cœur de projet ». Faudra-t-il repartir de zéro, retrouver des financements (ANRU à terme fin juin) et quels délais seront nécessaires ? A suivre…
Dino MILANI, Le Petit Bleu - 22 mai 2008
Coût total du projet (base 2006) : 43 900 000 €. Charge pour la ville : 9 % soit 4 000 000 € financés sur 6 ans soit 665 000 € par an dans le cadre des investissements municipaux (6 % du budget global d’investissement).
Le plan de financement : bailleur 24 200 000 € (53 %), ANRU (Etat), 9 700 000 € (21 %), ville d’Agen 4 000 000 € (9 %), conseil régional 2 700 000 € (5 %), CAA (2 800 000 €) (6 %), conseil général 2 300 000 € (5 %).
Veyret persiste et signe Pour Alain Veyret, l’opération de Jean Dionis n’est que de la poudre aux yeux. «J’avais commencé à travailler sur le projet alors que j’étais député. Paul Chollet, alors qu’il était maire, n’a jamais déposé de projet. Au changement de majorité dans le pays, c’est l’ANRU (Agence nationale pour la rénovation urbaine) qui a dicté les conditions ». Et de souligner la complexité du projet alors mis en place (mixité sociale, espaces publics, démolition, reconstruction de 80 % de logements sociaux, réhabilitations, etc.). « Tous les partenaires étaient d’accord. Nous devions débuter par le cœur du projet, 30 à 40 % du projet initial. Les travaux devaient commencer par l’immeuble Tabarly, c’était une opération tiroir qui nous menait à 2012-2014 ». En ce qui concerne le bâtiment A, l’ancien maire crie à la démagogie : « Dans le projet, c’était lui dont on s’occupait en dernier, parce que des opérations de réhabilitation y avaient déjà été faites. Dans quel état sera-t-il dans 10 ans ? ». Il souligne qu’une opération de ce type avait été réalisée sur Montanou (15 M€) et que l’office d’HLM n’arrête pas depuis de réinjecter de l’argent.« Notre projet est un bon projet, bien étudié et bien ficelé. Il peut vraiment changer la vie des gens, amener de la vie. Désormais, le risque est de perdre les financements ».
Le projet initial 272 logements dont 263 locatifs sociaux et 9 maisons individuelles devaient être démolis et un immeuble de 18 logements réhabilité. L’objectif : améliorer la vie des gens, les espaces publics, changer l’image du quartier, favoriser la mixité sociale, valoriser l’entrée de la ville. Les chiffres : 145 logements reconstruits, dont 15 pour une résidence sociale, 66 reconstruits sur Agen et 37 hors Agen. Au total 248 logements en locatif social dont 26 par Habitalys et 26 par Logis 47 disponibles pour les habitants.
Commentaires