Retenu par Sarkozy, le député-maire n'a assisté qu'à une partie de la réunion. SUA, écoles (privés) et conseils de quartier au menu de la dernière avant les fêtes.
Les ingrédients étaient réunis : le SUA, le mode de scrutin choisi pour les élections aux conseils de quartiers, l'aide financière que l'équipe Dionis veut accorder aux trois écoles privées d'Agen et la gestion financière de l'équipe précédente. De quoi rallumer le feu sous la marmite des querelles gauche-droite sur l'enseignement laïque, sur l'accès au vote des étrangers et le numéro du maillot qu'une collectivité peut porter sur un terrain.
Retenu à Paris (*), le député-maire n'a atterri salle des Illustres que près de deux heures après le coup d'envoi. Pas d'échauffement possible pour Jean Dionis alors que son premier adjoint Bernard Lusset avait lui subi quelques placages à l'épaule. Et comme le premier adjoint est rarement en reste quand il a le ballon sous le bras, la première heure était un tantinet tendue.
Histoire de chiffres en hors-d'œuvre, avec l'audit financier demandé par les nouveaux de mars dernier, sur la gestion de leurs prédécesseurs. Pas d'accord. « La situation budgétaire est saine pour les investissements. En revanche, le niveau de ces mêmes investissements est plutôt faible. » En 2006, 201 € pour un Agenais contre 308 en moyenne sur des communes de la même « strate » démographique. Faux, rétorquait Alain Veyret. « On ne compare que ce qui peut être comparable. Agen est une ville dont le potentiel fiscal est bas. Et, quand on est arrivé, l'épargne nette était négative », de 2 millions d'€ selon l'ancien maire. Et puisqu'on en était à raviver les souvenirs, Bernard Lusset allait chercher son argumentaire dans les 27 % d'augmentation de 2003. « L'eau peut passer longtemps sous le pont-canal avant de pouvoir procéder à une nouvelle hausse des impôts. »
Pour le budget 2009, l'équipe Dionis a construit un scénario en quatre étapes : l'enveloppe d'investissements passe de six à neuf millions, le train de vie de la ville ralentit, passant de 4 % à 2 % d'augmentation par an. Les recettes d'investissements, les subventions pour faire bref, « doivent aussi augmenter. » Pierre angulaire de cette nouvelle façon de penser les finances agenaises, le frein à main doit être tiré sur les dépenses de personnel. Recrutement zéro, non-remplacement des départs en retraite, services mutualisés avec la communauté d'agglomération. « Le service rendu aux Agenais va encore en pâtir » dit Veyret. Bernard Lusset : « on a entendu souvent dire que les caisses étaient vides. On veut dépasser ce raisonnement, et trouver des solutions pour poursuivre notre action pour la ville. »
(*) Jean Dionis est porte-parole du Nouveau Centre. Il a été « convoqué » par Sarkozy au sujet des positions de ce groupe politique concernant le financement de l'audiovisuel public, selon son premier adjoint.
Veyret : «c'est du clientélisme»
L'ancien maire a souhaité à sa façon de bonnes fêtes de fin d'année à son adversaire politique. Alain Veyret met dans un même sac les écoles, le SUA et les conseils de quartiers. « C'est la politique classique de clientélisme de Jean Dionis du Séjour. Les conseils de quartiers, c'est pour ses copains, qui vont devenir comme des maires annexes. Le mode de scrutin exclut toute une population qui paie toutefois des impôts. »
Même motif, même punition infligée à l'équipe Dionis sur les aides financières accordées hier soir aux écoles privées. Le « méchant socialo » (c'est lui le dit) « avait doublé l'aide de la ville aux classes élémentaires. Mais nous n'avions aucune obligation d'aider la maternelle des établissements privés et nous ne l'avons pas fait. En revanche, il faut rappeler que l'on aidait plus sur les frais de cantine, sur l'aide au transports, et que nous mettions à disposition des éducateurs sportifs. » Alain Veyret affirme que le dispositif mis en place par l'actuelle municipalité « permet en fait d'aider le privé plus que le public par le jeu de l'intégration du personnel mis à disposition. » Le SUA serait également, selon Alain Veyret, atteint par le « clientélisme » de Jean Dionis. « J'attends avec impatience les conclusions officielles de la chambre régionale des comptes. Nous sommes favorables à ce que le club soit seulement alimenté de fonds privés, et que l'association revienne aux fondamentaux, comme la formation des jeunes par exemple. »
Publié le 16/12/2008 16:38 | Stéphane Bersauter - La Dépêche du Midi
Légende photo : Bernard Lusset, le premier adjoint de Jean Dionis, aux commandes de la première partie de la réunion de conseil municipal, face à Alain Veyret (ci-dessus) assez virulent. Photo DDM, Morad Cherchari
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