Une campagne nationale vient d'être lancée, qu'en est-il localement ?
CIDFF, place de la Mairie d'Agen. Une femme se présente devant la porte, elle tient un enfant à la main et l'autre sur ses bras.Elle hésite et puis entre.
Cette scène est sobre, simple, mais cache une terrible détresse.
Au Centre d'information sur les droits des femmes et de la famille, il se passe rarement une semaine sans que les accueillantes ne doivent faire face à des situations d'urgence.Une semaine, cela signifie qu'une cinquantaine de femmes par an, demande de l'aide en urgence, ici, dans ce centre qui n'est pas un foyer d'hébergement, ni un bureau de dépôt de plainte, juste un endroit où parler et où s'informer des démarches à effectuer pour s'éloigner d'un foyer devenu dangereux.
jugés sans attendre
Rien que la semaine dernière, deux conjoints ont été jugés en comparution immédiate pour violences aggravées.
Au-delà de l'urgence, en moyenne, quatre femmes par semaine viennent parler de violences physiques, psychologiques ou/et sexuelles qu'elles subissent au sein du foyer.Soit une quinzaine par mois, soit environ cent quatre-vingt par an au CIDFF.
Mais pour les quelques femmes qui osent, combien ne disent rien? «Ce n'est pas quantifiable et c'est très certainement beaucoup plus», apprend-on de la préfecture qui, le 25 novembre prochain, présentera ses nouveaux dispositifs. Un service dédié à la violence faite aux femmes existe depuis plusieurs années.
Quitter le foyer, changer de vie: c'est un pas, un abîme à franchir. Il faut du courage pour une victime diminuée psychologiquement. «Une grande majorité de femmes en détresse ne désire pas porter plainte, poursuivre leur conjoint.Elles veulent juste partir du foyer avec leurs enfants, quitte à tout laisser au mari, et ne plus en entendre parler», explique Martine Puig, nouvelle directrice du CIDFF.
La démarche de porter plainte n'est pas facile pour les femmes maltraitées, parler de faits intimes avec des inconnus, bien que certains soient sensibilisés à cette écoute particulière… Pour que la plainte soit recevable, un médecin doit constater les violences, physiques ou psychologiques. «Les hommes savent qu'ils peuvent être punis par la loi s'ils frappent leur épouse ou leur concubine.Alors, ils les harcèlent moralement, avec une terrible violence…». Les médecins hésitent dans ce cas, certains se sont fait sermonner par leur Ordre pour avoir affirmé que l'état psychique de leur patiente était dû à leur mari».
Les femmes qui poussent la porte du CIDFF viennent de tous horizons, vivent dans des quartiers difficiles mais aussi dans des résidences huppées, ont 50, 40, 30, parfois 20 ans seulement. «Les très jeunes mamans, c'est quelque chose de nouveau.Elles ont 20 ans et ont déjà trois, voire quatre enfants».Un autre phénomène gagne l'Agenais, s'illustrant en partie par le nombre croissant de très jeunes mères: les mariages forcés. Une autre violence, un autre enfermement…
40 plaintes depuis début 2008
Le centre opérationnel de gendarmerie reçoit les appels de détresse lors de différends conjugaux. Au commissariat, plus de 15 % des plaintes pour violences concernent les femmes. Sur les neuf premiers mois 2008, 40 plaintes pour différends familiaux suivis de violence et qui concernent les conjoints et ex. 40 sur un total de 234 plaintes pour violences. Comparativement à 2007, les neuf premiers avaient enregistré 37 plaintes de violences faites aux femmes sur les 261 plaintes de violence.La loi fixe les maximums encourus à 3 ans d'emprisonnement et 45 000 € d'amende si pas d'ITT ou ITT inférieure à 8 jours, et à 5 ans d'emprisonnement et 75 000 € d'amende si ITT supérieure à 8 jours. En France, une femme meurt tous les trois jours, victime de la violence de son conjoint. Le 31 mars dernier, au Passage, une fille découvrait le corps inanimé de sa mère, tuée de coups de marteau à la tête. Le père disparu était très vite soupçonné car déjà condamné pour violences familiales. Le 1er octobre, à Tombeboeuf, le corps d'une femme est retrouvé sous l'escalier… Son mari s'était accusé du meurtre avant de se suicider. Elle envisageait de le quitter.
Publié le 20/10/2008 08:46 | Corine Dalla Verde - Dépêche du Midi / Petit Bleu
Et oui, malgré une actualité criante, JDDS, notre Député-maire a choisi d’amputer de 33 % la subvention destinée aux femmes victimes de violences conjugales.
Comment comprendre que les êtres n’aient pas les mêmes priorités en fonction d’un quotidien « favorisé ».
Ainsi, pendant que le châtelain de Beauregard rince sa cour (Lions Club, Débauche, Michel Populaire…) les plus démunis, les plus fragiles, les cités picorent les miettes…
Encore un bel exemple de charité chrétienne (labellisée Dionis du Séjour)… à moins que ce dernier applique à sa sauce « religio-politico-opportuniste » le texte de l’évangile :
« Si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui aussi l’autre » (Mt 5,39).
Rédigé par : Nacéra | 20 octobre 2008 à 22:59