La subvention de la ville à l'association du club de rugby a fait des remous en conseil municipal.
Lundi soir en conseil, la subvention municipale de 174 000 € à l'association a donné lieu à un bel « empaillage », mais aussi à quelques états d'âme. Une partie de cette somme doit couvrir l'annuité de 20 000€ pour le remboursement (sur 7 ans) des 100 000€ que l'association a empruntés afin de conserver la majorité du capital de la SASP , qui est la structure professionnelle du club SUA.
Alonso plaque Chollet. C'est Maïté Alonso, l'ancienne adjointe aux sports de l'équipe Veyret, qui tire la première sur le maillot de Pierre Chollet, faute d'avoir le nouvel adjoint aux sports, Thierry Hermerel (absent lundi soir), à se mettre sous les crampons. « De 2000 à mars dernier, qui était président de l'association ? Qui a suivi le projet Agen 2010 lancé par Alain Tingaud, pour aboutir à un déficit de 800 000€ de la structure pro ? ». Et elle cite l'absent Hermerel dans la foulée, qui déclarait selon elle en mai aux présidents d'associations sportives : « Nous ne serons pas la grande serpillière de vos déficits . La formule est en fait de Jean Dionis.
Chollet ne tombe pas. Pierre Chollet chancelle à peine, et refait la chronique des tempêtes financières essuyées par le club. Ayant rappelé que la planète du rugby pro est en pleine mutation depuis quelques années, avec « des joueurs dont les salaires augmentent de 15 % à 20 % par an », il contre-attaque : « Notre stratégie est claire, nous allons aider l'association. La SASP est en pleine crise d'adolescence et doit devenir autonome, mais ce n'est pas nous qui avons signé une convention qui lui donnait tous les pouvoirs ».
Quelques escarmouches plus loin, il poursuit : « Le débat de fond, c'est de savoir si le SUA pourra rester sur un actionnariat majoritaire. Il faut voter ce texte, mais au-delà, la SASP doit trouver un autre actionnariat. Il y a trois scénarios : on vend tout à un seul actionnaire, l'association reste majoritaire, ou bien elle s'adosse à des petits porteurs ».
Bédouret et Fine sur Tingaud. C'est le moment que choisit l'élu Vert Alain Bédouret pour verser une larmichette sur ces rugbymen si avares de performances, alors qu'on les a tant gâtés, les «ingrats» : « La pelouse, la troisième tribune, les vestiaires… Chaque fois, on nous a réclamé des investissements en nous faisant miroiter des résultats. Alors je m'interroge fortement sur les compétences de l'équipe dirigeante ». De quoi faire siffler les oreilles des dirigeants.
Même registre ou presque pour Antoine Fine : « Je reste un supporter inconditionnel, mais qui commande ? Qui ose changer le nom du club pour Agen Tribu Rugby ? Qui s'aperçoit en cours de saison qu'il faut dégraisser la masse salariale ? Qui engage deux nouveaux entraîneurs en étant obligé de garder le troisième ? ».
Guignard et Dionis à la finition. Gauthier Guignard joue l'apaisement en arguant que la notoriété qu'Agen tire du rugby est sans proportion avec les sommes versées au club. Et c'est Jean Dionis qui vient jouer l'arbitre, un rien partial mais c'est le jeu (politique). Il rappelle que ces 174 000 €, c'est seulement 20 000€ de plus que ce que le club touchait par le passé.
«Nous ne serons plus champion de France, en tout cas pas à vue d'homme, alors j'ai proposé à Alain Tingaud un projet simple : installer durablement Agen en Top 14. Bayonne, Montauban ou Castres y arrivent bien ». Quant à la nouvelle convention que la ville signera avec le club, elle doit permettre à la mairie « de reprendre la main à Armandie ». Et de conclure : « La ville doit être le moteur dans l'évolution de l'actionnariat de la SASP ». Pas convaincue, l'opposition vote contre, à l'exception de Cathy Pitous et d'Antoine Fine, qui s'abstiennent.
Michel Amigues
Lapsus, vélib', internet… au fil des dossiers
l Lapsus. Jean Dionis s'adressant à Alain Veyret et lui donnant du « monsieur le maire » : le temps d'un lapsus, le nouveau maire d'Agen s'est pris pour le chef de l'opposition. Il semble qu'Alain Veyret ne lui en ait pas tenu rigueur.
l étrange. à propos de la représentation des habitants au sein des futures associations de quartiers (notre édition de mardi), qui exclut d'office les étrangers puisqu'ils ne sont pas inscrits sur les listes électorales, cet échange aigre-doux entre Cathy Pitous (PS) et Mohamed Fellah, l'adjoint en charge de la politique de la ville : « Moi aussi, monsieur Fellah, je suis étrangère ! ». Et ce dernier de lui répondre aussi sec : « Mais je suis Français, Madame Pitous ! ».
l Vélib'sauce pruneau ? De Jean Dionis, au détour d'un dossier portant sur le renouvellement du mobilier urbain : « Si on a une opportunité pour installer des Vélib'à Agen, je vous assure qu'on la saisira ». Le député Dionis est un habitué des modes de circulation alternatifs à Paris.
l Sondage. Cette question de la conseillère d'opposition Hayat El Moussaoui à propos du sondage mis en ligne sur le site de la mairie, évoquant les 18 caméras de surveillance qui quadrilleront bientôt Agen : « Comment allez-vous prendre en compte le résultat de ce sondage
[très défavorable à la vidéosurveillance, NDLR] ? ». Réponse de Jean Dionis : « La famille des Internautes est fort sympathique, je me considère d'ailleurs comme un des leurs, mais on sait très bien que c'est une famille qui a une psychologie un peu… libertaire ». Pour eux, c'est effectivement clair et… niet. l Parking. à propos des places de parking souterraines que la mairie prévoit de créer place du Pin, où le ciné multiplexe est désormais sensé voir le jour, cette remarque d'Alain Bédouret : « Ce sera géologiquement délicat, on ne sera pas loin des 20 000 € la place. Vous nous faites la leçon sur la rénovation de Tapie en disant que notre projet était trop cher, mais sur le cinéma, le vôtre est bien plus cher que le nôtre ».
Publié le 09 Juillet 2008 à 10h03 - Le Petit Bleu, Dépêche du Midi
Commentaires