Social. La ville veut reprendre le contrôle de l'association d'insertion sociale par l'économie.
Le torchon brûle entre la municipalité agenaise et la régie de quartier d'Agen, association loi 1 901 créée en novembre 1998. Depuis l'avènement aux affaires de Jean Dionis du Séjour, initiateur de cette structure d'insertion par le social (second œuvre du bâtiment, nettoyage, entretien des espaces verts) sous l'ère Paul Chollet, ce dossier est en souffrance.
Le ton s'est durci au fil des semaines entre les deux interlocuteurs. La ville veut reprendre en main la régie dont les comptes sont sains, les missions calées. Là n'est pas l'enjeu. À la place de Dominique Renard, ex-adjoint (Verts) au maire qui avait succédé à Jean-Louis-Mauroux, le nom de Pierre Chollet comme président est décidé. Les élus ont décidé le retour à la direction de Jean-Paul Larrat, membre de la garde rapprochée de Jean Dionis du Séjour en remplacement d'Abdelhalim Toumi, un fidèle d'Alain Veyret.
marchés résiliés
La municipalité veut aussi revoir entièrement la nomination des membres du conseil d'administration, lequel a fait savoir, face à une « tentative de main mise absolue », qu'il n'acceptait que le changement de président. La régie qui s'était attachée au fil des années à développer son indépendance face aux donneurs d'ordre et en privilégiant la participation des habitants dans le projet associatif, résiste bec et ongles. Hier, lors d'une réunion de crise dans les locaux -ils sont mis à disposition par la ville- avec des salariés, des habitants, des administrateurs, la régie a revendiqué son autonomie. Ell est « liée à la mairie par des marchés publics, comme une entreprise classique ». Pour prendre de la distance avec elle, l'association a recherché d'autres partenaires mais 60 % du chiffre d'affaires est malgré tout assuré par la ville d'Agen et Agen-Habitat. S'il n'obtient pas gain de cause, le maire a annoncé par courrier recommandé le lancement d'une procédure de résiliation des marchés pour l'entretien des espaces verts et le nettoyage avec application au 1er juillet et l'obligation de quitter les locaux de Paganel. Selon Dominique Renard, le manque à gagner serait de 500 000 euros et se traduirait par la perte de 40 emplois. Un vrai drame social. Le premier adjoint, Bernard Lusset parle d'un « déni de démocratie absolu. La ville et la régie, c'est la même chose », reproche l'utilisation de la situation « à des fins politiciennes » et avertit : « Nous prendrons les dispositions pour faire de l'insertion par l'économie sans la régie, s'il le faut. »
Publié le 25 Juin 2008 | Auteur : Richard Hecht, La Dépêche du Midi
Commentaires